A : Vieux bourg ; B : Pont de l'Epée ; C : Pont sur la Londaine ; D : Vieille église ; E : Grange de Burgille ; F : Château du mont Rivel
Les images ci-dessous n'ont pas la prétention d'être un fidèle reflet de la réalité du bourg de Champagnole au moyen-âge, chose bien impossible compte tenu de la très faible
quantité de vestiges de cette époque (les habitations d'aujourd'hui sont pour les plus anciennes des constructions ou reconstructions de maisons et de fermes du XVIIIe et XIXe siècle), mais une évocation de la physionomie
générale du bourg tel qu'il pouvait se présenter à la fin du moyen âge. Seul le manoir à l'extrémité sud de la rue d'Ain, reconstruit par deux fois sur les restes d'un châtelot du XVe siècle
pourrait encore comporter quelques structures d'origine et des caves anciennes. A ce jour, nous ne disposons pas d'information sur d'éventuelles fondations et caves antérieures à l'incendie de 1798.
Tout témoignage et information d'habitants du vieux bourg susceptible d'étayer et compléter notre tentative de restitution sont les bienvenus.
La reconstitution
3D a été effectuée par logiciel de DAO à partir de cartes d'état major pour ce qui est du relief, de cadastres et plans de la ville du XVIIIe siècle à nos jours, et de textes anciens
publiés dans la littérature régionale. Nous nous sommes appuyés sur des descriptifs de l'habitat jurassien du premier plateau à la fin du moyen âge tant pour les maisons d'habitation bourgeoise (artisans,
commerçants, notables) que pour les fermes et maisons rurales. Une halle mentionnée dans les textes anciens a été positionnée au carrefour de la rue du Pavé et de la ruelle de l'Horloge. Une chapelle castrale se situait
à l'intersection de la ruelle de la Chapelle et de la rue de la Chapelle, adossée à un cimetière privé relevant de la propriété des nobles du Châtelot et comportant sept pierres tombales correspondant
à des inhumations particulières. Deux portes d'accès étaient aménagées à travers l'enceinte. La première au nord dans le prolongement de la rue du pavé à travers le mur d'enceinte
bordé par la rue Sauget et la rue d'Ain, la deuxième ouvrant au sud sur la route des abattoirs. Les portes étaient munies de ponts-levis, ces derniers ont été arbitrairement munis de deux tours flanquantes
semi-circulaires de défense. Trois tours sont mentionnées : La première à la hauteur de l'école Jeanne-d'Arc au nord-ouest du bourg, la seconde au sud-ouest dans le prolongement de la rue de Brechotte (débouchant
sur l'ancienne ruelle "sur la tour"), et la troisième au dessus du quartier du Croisoux, figurée ici à l'emplacement de la construction semi-circulaire flanquant la limite sud de l'enceinte du Châtelot.
Le châtelot reprend approximativement le plan des constructions modernes datant de la fin du XVIIIe siècle et début XIXe avec des élévations plus importantes, et des toitures conformes aux techniques des XIVe et
XVe siècles. Les ouvertures et superstructures (portes, fenêtres, archères, cheminées, latrines, échauguettes, crénelage) sont purement supposées.
L'enceinte est ici représentée
sous forme d'une palissade percée de deux portes à pont levis. Aucun vestige réellement datable avec précision ni aucune source portée à notre connaissance ne permet malheureusement de conclure sur ce point.
Afin de barrer le seul passage non défendu naturellement par la pente, un fossé (aujourd'hui comblé) séparait le nord de l'enceinte de la route principale (correspondant aujourd'hui à la rue de
la République), reliant la ruelle des boucheries au vallon de la Londaine (aujourd'hui en partie comblé sous le chemin de Mille ans). Il correspond au début de la rue du pavé lorsqu'on quitte la grande rue en face de l'église.
Les habitations ont été, à de rares exceptions près, reconstituées sous forme de murs à pans de bois, de un à deux étages, et du seul rez-de-chaussée pour les fermes.
Les toitures étaient en bardeaux de sapins plus ou moins ouvragés selon les catégories sociales. Seule la vieille église, la chapelle castrale, le four banal et l'hôpital (à l'emplacement de la future école
Jeanne d'Arc) ont été pourvus de toits de lauzes. Hormis le châtelot, aucune structure d'habitation visible datable du moyen-âge ne subsiste à Champagnole, les maisons ayant toutes brûlé à plusieurs
reprises entre les XVe et XVIIIe siècles.