Blason de Champagnole revisité :
“De gueules à la bande d’or, chargée en chef d'une guivre d'azur lampassée de gueules et à l'oeil en escarboucle de gueules, accompagnée en chef d'un chastel d'argent maçonné et ajouré de sable, en pointe d'un pont d'argent à une arche maçonné de sable par dessus une roue de moulin d'or baignée par l’onde d’azur ". Evocation de la suzeraineté des sires de Chalon-Arlay sur le fief du mont Rivel, de la légende de la vouivre omniprésente dans toute la région, de l'importance stratégique du pont de l'épée sur les échanges commerciaux, et de l'énergie hydraulique des moulins à eau qui favorisèrent l'essor industriel et le développement économique de Champagnole.
Le Jura n'est pas avare en légendes.
On notera en particulier celle de la Vouivre, très fréquente dans le Jura, chimère de serpent ailé arborant
un joyau sur le front et coutumière des sources, lacs et rivières, elle était aussi gardienne des trésors souterrains. Au pied du mont Rivel, au sud de l'éperon barré du château, un lieu-dit "La Vouivre",
proche de la source de la Londaine, atteste la ténacité de cette légende issue de la mythologie celtique.
Mais revenons à nos "moutons" (puisqu'un agneau figure sur le blason de Champagnole,
issu d'un héraldique reconstitué à partir d'une interprétation étymologique des plus douteuses par un érudit local du XIXe siècle : "Campus agni" - autrement dit : Le champ des agneaux - pendant de la devise
adoptée à la même époque : "Paissez mes agneaux").
Dans l'imaginaire populaire, qui dit vieux château ruiné, dit aussi trésor caché et souterrains... et Champagnole ne
fait pas exception à cette règle. Des rumeurs circulent au sujet de mystérieux souterrains reliant le vieux bourg au château du Mont Rivel (situé à plus de deux kilomètres à vol d'oiseau et à près
de 250 mètres de dénivélation positive). Certains habitants affirment que des portes murées au fond de leur cave dissimulent des accès au mont Rivel par d'anciens souterrains... Aussi longtemps que masses, pieds de biche,
étais, pioches et pelles n'auront pas oeuvré, le doute sera toujours permis, mais les nombreux travaux d'aménagements au nord du bourg (comblement du fossé et d'une partie du vallon de la Londaine) intervenus aux XIXe et XXe siècles
n'ont pas laissé le moindre témoignage de présence d'un souterrain. Il semble peu probable qu'une telle structure sur une aussi longue distance et pour un tel dénivelé ait jamais pu exister.
Rousset mentionne tout de même en 1855, dans son dictionnaire des communes du Jura, l'existence d'une porte secrète dissimulée dans les parties basses du château, communiquant par un escalier creusé dans le rocher
avec la campagne environnante... Le site présente aujourd'hui trois poternes : Une à l'angle nord-ouest taillée dans le rocher et communiquant avec l'extrémité ouest du fossé nord, une deuxième à
l'ouest au fond du fossé central débouchant sur le côteau, et une troisième sous forme d´un passage étroit et couvert à travers l'extrème sud de l'éperon rocheux communiquant
avec l'extérieur du château, dix mètres plus bas. Ce goulet méridional fut baptisé le "trou du diable"...