Plan réalisé par ArcheoJuraSites en collaboration avec S. Guyot. Annotations en rouge et bleu : Jura-3d.fr
La partie la plus élevée du site se présente sous forme
d'une haute cour presque carrée d'environ 40 m de côté, bordée au nord-est par une falaise infranchissable. Les trois autres côtés non protégés naturellement ont été pourvus de fossés
creusés dans le roc, larges de 15 à 30 m, et profonds de 8 à 9 m. L'enceinte de la haute cour est flanquée aux angles par trois tours rondes, dont une sensiblement plus grosse à l'angle sud (donjon primitif ?). Un passage
par pont à bascule (révélé en 2015) traversait le fossé Nord-Ouest. Les piles du pont dormant ont été dégagées en 2013 et 2014 par déblaiement du fossé. Elles présentent une
singularité car elles décrivent une courbe. Une courbure pouvait avoir un rôle défensif en limitant la longueur d'un éventuel bélier et surtout en ralentissant la course des assaillants, diminuant ainsi grandement son
efficacité par une moindre énergie cinétique. Le mur de soutènement sous l'ancienne porte d'entrée de la haute cour présente de curieuses structures prismatiques en ressaut disposées symétriquement par
rapport à l'axe de la porte d'entrée (dans le prolongement des piles). Hormis la fonction esthétique de ces structures en pierres bien équarries, on peut penser qu'elles se prolongeaient et supportaient la base d'échauguettes
en encorbellement, tel que supposé par les relevés et reconstitutions de l'équipe d'Archéojurasites en 2015. Des pierres taillées courbes retrouvées dans le fossé semble confirmer la présence de ces tourelles
de défense, ainsi que des corbeaux attestant l'existence de mâchicoulis ou d'une bretêche. Cette entrée semble avoir été condamnée sans doute à une époque tardive par la présence d'un mur
de remplage entre les prismes en ressaut (sans chainage) et par le comblement local du fossé pour permettre un passage déporté à 20 m au SO du pont dormant.
Un bâtiment rectangulaire très partiellement relevé s´épaulant contre la courtine Sud-Ouest de la haute cour pourrait
correspondre aux fondations du donjon figuré sur la carte du XVIe siècle.
Le site présente par ailleurs une miriade de tessons de tuiles, dont certaines vernissées (relevées de vert, d'oranger, et de noir) remontant sans doute au XVe ou XVIe siècle au moment de l'aménagement Renaissance
du château par les sires de Poupet. Le passage des couvertures de bardeaux de sapin en tuiles était aussi conditionné par le souci de réduire autant que possible les incendies et leur propagation. La lauze était une alternative
mais présentait le défaut majeur d´être très pesante, fragilisant tant les charpentes que les murs porteurs, et était relativement sensible au gel, très fréquent à cette altitude.
Un escalier à vis borde l'angle Est de la cour intérieure, et quelques pans de murs l'entourant
trahissent une forme hexagonale typique des tours d'escalier aménagées un peu partout dans les habitations de la noblesse de Bourgogne et de Franche Comté au XVe siècle. Une quatrième tour ronde déportée barre
en partie le fossé Nord-Ouest, reliée à la haute cour par une courtine.
Dans le prolongement et face à l'entrée de la haute cour s'étale la "basse cour" (place d'arme) suivant un axe SE-NO. Elle est bordée par deux longues murailles (de 60 m au NE et 144 m au SO) et sa largeur est
de l'ordre de 57 m. Des tours rondes flanquaient son enceinte aux angles Ouest et Sud. En légère descente en direction du NO, elle se termine par plusieurs bâtiments (casernement). Un chemin pavé d'une trentaine de mètres,
à l'extérieur de la basse cour, conduisait jusqu'à la sortie du château (par une tour porche ?)
Enfin, accolé à l'enceinte SO de la basse cour, un troisième espace clos de murailles terminait l'emprise du château. On suppose qu'il contenait la lice.