Voici un château d'importance, resté aux mains des comtes de Bourgogne jusqu'à sa démolition à la fin du XVe siècle, qui ne livre pas ses secrets facilement. Si le donjon, l'enceinte,
la porterie du sud-est ainsi que le bâtiment qui la jouxte au sud sont bien identifiables, l'aménagement interne demeure particulièrement complexe à décrypter. On devine bien par quelques éboulis et reliefs certaines
fondations de bâtiments adossés aux courtines, mais la limite entre basse et haute cours est incertaine. Il faut se fier au relief laissé par la découpe du substrat (fossés, rochers taillés bordant l'enceinte à
quelques mètres) pour oser une proposition de restitution, que seule une fouille en bonne et due forme pourrait confirmer ou corriger. De même, l'accès moderne par sentier depuis le sud-ouest le long du flanc le moins pentu de la colline
n'aboutit pas à la porterie sur le flanc sud-est. Il pourrait néanmoins s'agir d'un passage direct entre un bourg mitoyen et l'enceinte du château, mais le manque d'éléments lisibles et patents ne permet pas d'assurer son
contour. Les bouleversements du terrain (fossés partiellement comblés, structures écroulées et noyées sous le tapis végétal) rendent l'aménagement interne de l'enceinte très peu lisible, au premier
abord du moins. Dans notre proposition, nous avons privilégié les anomalies d'origine humaine (fossés et couloirs taillés dans le roc), pour tenter de restituer le tracé de l'enceinte de la haute cour avec autant de
cohérence que possible. De même, l'absence de toute structure visible sur la porterie sud-est trahissant la présence d'un pont-levis intégré à la muraille nous a à nouveau poussé à privilégier
l'existence d'un pont à tablier déporté (en bois), et une passerelle courbe (afin d'amoindrir la pente) franchissant le fossé (comblé par les éboulis) posée sur piliers, à l'instar du château de
Chaux-des-Crotenay. Il ne s'agit bien sûr que d'une hypothèse.